Les Propos Cap - page 3

Bulletin du Réseau des Femmes d’affaires du Québec
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Volume 17, numéro 1, février 2018
CE QU’EN PENSENT LES FEMMES D’AFFAIRES?
Récemment, je croisais une femme qui m’a affirmé
que nous (les femmes) étions incapables de soutenir le
stress et qu’il valait mieux laisser les postes de pouvoir
à la gent masculine, seule capable de relever ce défi.
Les regroupements de femmes ne lui semblaient pas
nécessaires dans les circonstances. À une conférence,
le 19 janvier 2018, ma voisine
de rangée, une avocate, mère de
famille, me disait que sa fille et ses
amies adolescentes favorisaient un
retour vers un rôle social de second
plan, c’est-à-dire sans carrière, sans
profession, sans entreprise pour
les femmes, et donc, partant, sans
alliance entre femmes.
Ces 2 exemples sont étonnants,
n’est-ce pas? Ils sont comme des
appels à « avancer en arrière »
comme on se fait dire parfois dans
les autobus bondés. Les luttes
pour l’obtention de nos droits
ont été difficiles et ont demandé
beaucoup d’implication de femmes
de caractère, déterminées à obtenir
l’égalité, et ce, pendant des années.
Grâce à elles, nous avons obtenu il y a cent ans le droit
de vote, puis un quart de siècle plus tard, nous avons été
admises au Barreau du Québec. Cela prendra un autre
quart de siècle avant que le Code civil concède des droits
aux femmes mariées. Depuis lors, d’autres lois ont été
modifiées en réponse à des représentations de femmes :
celle permettant l’avortement, celle pour la création du
congé de maternité et bien d’autres plus récentes qui
visent une formulation égalitaire et le respect des droits
des femmes. Les lois n’ont pas encore permis de corriger
toutes les inégalités de traitement dans le monde du
travail ni l’inégalité des nominations et promotions
dans les conseils d’administration. Mais le train est en
marche et il ne s’arrêtera qu’une fois la locomotive et
ses multiples wagons entrés en gare.
Récemment, des femmes dans grand nombre de pays
ont pris la parole et sont même
descendues encore une fois
dans la rue pour rappeler à tous
que nos droits durement acquis
sont encore, malheureusement,
un peu partout bafoués.
Plus près de nous, dans notre
beau pays comme chez nos
voisins du sud, de nombreux
cas de harcèlement autrefois
habilement
cachés
sont
maintenant entrés dans la
sphère publique. Plusieurs
femmes ont dénoncé les jeux
de séduction de nature toxique
qui leur sont imposés par les
hommes en position de pouvoir.
Les mouvements #MeToo,
#MoiAussi,#maintenant sont des véhicules qui offrent une
voie pour exiger des modifications aux comportements
dans les lieux de pouvoir particulièrement.
Comme, au moment de la décision d’accorder le droit
de vote aux femmes, nous, femmes, en 2018, devons
définir notre vision de l’égalité des comportements dans
la vie politique, sociale et culturelle. Notre avenir et celui
de nos filles en dépendent. Êtes-vous partante?
Par Justine Lacoste, éditrice
Récemment, des femmes
dans grand nombre de
pays ont pris la parole et
sont même descendues
encore une fois dans la
rue pour rappeler à tous
que nos droits durement
acquis sont encore,
malheureusement, un
peu partout bafoués.
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